samedi 24 janvier 2015

I- Le contexte historique et la place de la femme au moment où Maupassant écrivait ses nouvelles.

1) Le point de vue des hommes sur la femme au XIX ème siècle.



Louise BEAUFEREY (19ème siècle)

«Jeune femme dans un intérieur» Pastel. 1905. 


 «Mauvaise ménagère, dépensière, sotte, perverse; la femme du 19 ème siècle est bien, le plus souvent, perçue par des hommes selon les canons de la misogynie traditionnelle.»
Par Michelle Perrot, d'après la revue «L'Histoire», numéro 160, Novembre 1992.



Au 19 ème siècle, les hommes perçoivent les femmes comme des objets.

Pour les hommes, les femmes ne sont bonnes qu'à faire la domestique; les tâches ménagères, s'occuper des enfants, cuisiner, et assouvir les désirs de leurs maris. Pour eux, elles n'ont pas besoin de s'instruire, comme savoir lire et écrire: «Les femmes qui se targuent de savoir lire et de bien écrire, ne sont pas celles qui savent aimer le mieux.» (Sylvain Maréchal)
Pour eux, la femme doit être obéissante et obéir à tous les besoins des hommes; si elle  veut résister, elle ne le fera forcément qu'un temps et finira toujours par céder. «L'homme, en somme, est persévérant, la femme, patiente» (Cesare Lombroso)
La femme est inférieure dans le développement intellectuel, d'après les hommes, pour des raisons liées à l'évolution.  Elles représentent même un danger, et des limites doivent être imposées ; elle ne doivent pas faire de métiers d'avenir (les études leurs sont donc interdites) notamment dans le domaine artistique; elles n'ont pas le droit de voyager, de sortir librement: elles sont soumises d'abord à leurs pères puis à leurs maris.
Les hommes, lorsqu'ils se réunissent entre eux,  dénigrent leurs femmes «que l'on aime toujours moins que sa pipe, son chien ou ses beaufs, mais dont on convoite le corps, dépecé dans des couplets grivois qui font la joie du dessert». (Michelle Perrot)
Aussielles sont perçues comme des personnes superficielles et sensibles pleurant pour des choses futiles «Donnez à une femme un miroir et des bonbons, elle sera satisfaite.» (Lord Byron)
Tout est autorisé envers la femme, comme les abus de langage et de pouvoir puisqu'elles sont considérées comme des animaux. Elles n'ont aussi aucun droit dans la vie publique : elles n'ont pas le droit de voter, pas le droit de faire la grève, et elles n'ont pas non plus le droit de manifester.
En fait, les hommes ont peur du sexe féminin: ceux-ci veulent les contrôler et les contenir et ils les considèrent comme des personnes incompréhensibles, sournoises, rusées. Ils ont peur de leur prétention à vouloir s’émanciper, leurs stupéfiantes ambitions d'accéder au savoir, et, plus encore, au pouvoir des hommes, y comprit le pouvoir politique». Les femmes des Lumières, «la participation des citoyennes à la Révolution, dans la rue, les tribunes de l'Assemblée, les clubs, les fêtes» ont fait peur aux hommes.

2) Qui est Maupassant ?



Guy de Maupassant est né en août 1850, en Normandie, à Fécamp. Sa mère est seule à l'élever, c'est elle qui lui transmet cette passion pour la littérature. Elle l'encourage et le guide vers cette passion.Sa mère était une amie de Gustave Flaubert. Et c'est d'ailleurs grâce à lui que Maupassant est devenu un écrivain. Il l'a aidé en lui donnant quelques conseils et en devenant un ami précieux. Il est ami aussi avec d'autres grands écrivains de l'époque, comme Zola, Huysmans, Daudet et les frères Goncourt qu'il a rencontré par le biais de Flaubert.
En 1863, Maupassant a été à l'institution ecclésiastique d'Yvetot ou il étouffait et s'ennuyait, en 1868, il entre comme interne au lycée de Rouen, en 1869, il est inscrit en première année de droit à la faculté de Paris.

Maupassant a vécu des traumatismes, comme la guerre de 1870 contre les Prusses ; la mort de son ami et maître adoré Flaubert, peu de temps après avoir publié « Boule de Suif » ; en 1889, le décès de son frère qui donnait des signes de déséquilibre mental.

Avant de devenir écrivain, Maupassant travaillait dans un ministère ou il a arrêté d'y travailler peu de temps après le succès de « Boule de Suif » en 1880 et de « La Maison Tellier » en 1881, pour pouvoir se consacrer à l'écriture et vivre de sa passion.Sans oublier ses autres passions aussi. Certes, Maupassant était passion par la littérature, mais aussi par le canotage, la chasse et les femmes. Il a publié beaucoup de recueils de nouvelles, de romans, d'article de journaux. Et a aussi beaucoup voyagé sur son voilier « Le Bel Ami ».


Maupassant est décédé en juillet 1893 de la syphilis à marche neurotrope ( qu'il avait depuis les années 70, et qu'il le faisait souffrir) . En 1891, il avait tenté de se suicider, il était victime d'hallucinations. Du à sa dépression et à sa folie, il fût interné dans la maison de santé du Docteur Blanche. 

Maupassant et les femmes


Marie Bashkirtseff, l'une des femmes de Maupassant avec qui il
 a eu une aventure épistolaire.


Dans de nombreuses nouvelles, chroniques, Maupassant montre des jugements méprisants sur la femme. Pour Maupassant, la femme est un être servile, un être puéril, un être incomplet, incapable de travaux intellectuels, qui ne peut produire aucun chef d’œuvre, ne pouvant prétendre au statut d'artiste car elle est intellectuellement diminuée, les femmes ne sont que des bêtes à plaisir. Dans certains de ses récits il fait l'éloge des courtisanes et des prostituées qui sont « des objets indispensables et d'utilité publique ». Ou il fait aussi le blâme des femmes qui piègent les hommes soit par le mariage, soit par une liaison adultère. 

Pourtant Maupassant se contrarie lui même, il se questionne réellement sur la condition de la femme. Il est conscient du caractère injuste de son point de vue. Car il dénonce dans ses récits, l'abus, la violences, les injustices, les brimades infligées aux femmes. Maupassant est fasciné par les femmes, il témoigne d'une grande sensibilité, d'un profond attendrissement pour elles. Il révèle que les hommes et la société soumettent et dominent les femmes. Et que toute la vie de la femme est contrainte à son épanouissement.
Il est contre la mariage, pour lui le mariage livre sans défense la femme à l'homme, il fait les louanges de l'amour et l'union libre.
Maupassant a accumulé les conquêtes lors de sa vie, et comme nous pouvons le constater dans ses écrits, il s'intéresse à toutes les femmes, qu'elles soient paysannes, bourgeoises, prostituées, etc. Maupassant aime la chasse, la barque et les femmes. Selon ses connaissances, aucune ne lui résiste, elles se disputaient ses faveurs et il n'hésitait pas à s'en vanter ouvertement.



3)Les résumés des nouvelles étudiées: la femme est toujours au centre des nouvelles de Maupassant.


La Parure.



« La Parure » est une nouvelle de Guy de Maupassant publiée pour la première fois en 1884 dans un quotidien.
Dans cette nouvelle, qui se déroule dans la petite bourgeoisie parisienne, Mathilde Loisel rêve de luxe et de beauté, alors qu'elle et son mari n'ont pas forcément de grands moyens puisqu'il est un petit employé du ministère de l'instruction publique. Elle en souffre et rêve de richesse. Un jour, son mari revient du travail lui tendant une invitation pour le bal du ministre de l'Instruction publique.
Madame Loisel rêve d'une jolie robe et Charles, son mari, lui offre donc toutes ses économies pour qu'elle puisse être présentable et jolie. Malheureusement, Madame Loisel voudrait aussi un bijou pour orner sa tenue, ce qui n'est pas possible vu leurs moyens: elle va donc emprunter une parure de diamants chez son amie, Madame Forestier, bourgeoise beaucoup plus fortunée.
Lors de la soirée, Madame Loisel s'amuse et a enfin l'impression d'appartenir au monde bourgeois, et d'être une femme riche et élégante. Vers quatre heures du matin, elle se rend compte qu'elle n'a pas de manteau assorti à sa tenue et est honteuse : elle invite donc son mari à rentrer à la maison.
En se déshabillant, elle se rend compte que la parure n'est plus à son cou : le couple panique, et son mari décide de partir chercher le bijou. Après avoir regardé par terre, avoir refait le chemin parcouru, et après être retourné à la salle, le mari revient chez lui et le couple désespère : ils n'ont toujours pas retrouvé le bijou. Au bout d'une semaine, Madame Loisel ne sachant pas quoi faire, son mari décide de remplacer la parure et d'en racheter une autre. Après être allé voir le bijoutier mentionné sur la boîte du bijou qui ne se rappelle absolument pas d'avoir vendu ce bijou, il en commande un semblable. Seulement, la parure étant en diamants, elle est hors de prix et le couple se voit contraint de sacrifier dix années de leur vie pour rembourser cette parure que Madame Loisel a donné à Madame Forestier sans qu'elle ne se rende compte de rien. Pendants des années, le couple va se sacrifier pour leur honneur : Charles et Mathilde décident de déménager, de travailler durement, et cela pendant des années. Un jour, Madame Forestier croise Madame Loisel aux Champs-Elysées mais peine à la reconnaître, et fini par apprendre que son amie avait sacrifié une partie de sa vie pour une fausse parure qui n'était même pas en vrais diamants.

Aux Champs.




Deux familles, et deux chaumières l'une à côté de l'autre: les Tuvache et les Vallin. De nombreux points communs, même le nombre d'enfants. Les parents les confondent même parfois. Mais entre ces familles, on partage tout. Et puis, un jour, Mme d'Hubières, accompagnée de son mari, et en manque d'enfant, est arrivée dans leurs vies et a tout chamboulé. En effet, elle a d'abord proposé aux Tuvache de vendre un de leurs enfants : le couple a refusé, il n’est pas question de vendre son enfant ! Elle est donc partie chez les voisins, les Vallin. Ils ont réfléchi, mais ils ont acceptés ; après tout, pourquoi pas ? Il va sans doute avoir une belle vie, et eux aussi, puisque de l’argent est en jeu. Alors voilà le petit Jean parti dans une autre famille, une autre famille beaucoup plus riche.
Malheureusement, la réaction des Tuvache ne se fait pas attendre ; comment peut-on vendre son enfant d’une telle façon ? Le fils des Tuvache, Charlot, grandit dans la fierté de ne pas avoir été vendu. Quant à la mère Tuvache, elle répand des rumeurs dans tout le village et insulte sans cesse la mère Vallin. Et puis un jour, Jean Vallin revient au village : il est riche, il est heureux, et il n’en veut pas à ses parents. Quand à lui, Charlot Tuvache le prend très mal ; dans la nouvelle, il s’en va, et dans l’adaptation cinématographique, il tue sa mère.


Histoire d'une fille de ferme





Rose est une jeune fille travaillant dans une ferme en tant que servante. Elle tombe amoureuse de Jacques garçon de son âge, travaillant aussi pour la même ferme, qui lui dit qu'il l'épouserait.Mais elle tombe enceinte et Jacques s'enfuit en l'apprenant. Rose de peur que tout le monde à la ferme s'en rend compte, de peur d'être jugée et virée, n'en parle à personne. Elle se réfugie dans son travail pour essayer d'oublier son amour et surtout pour éviter les autres personnes de la ferme. Elle a tellement peur que cela s'apprenne que ça en devient une obsession. Elle évite tout le monde, tout contact, et ne parle plus.Un jour, elle reçoit une lettre disant que sa mère est souffrante, elle demande donc congé auprès de son patron pour se rendre au chevet de sa mère. Sa mère mourut, le lendemain elle accoucha d'un petit garçon. Qu'elle confia aux voisins, en inventa une excuse, comme quoi elle et son mari n'avait malheureusement pas assez de moyen pour s'en occuper pour le moment. Mais elle en souffrit d'avoir laissé derrière elle son bébé qui était devenu son seul bonheur. Alors en rentrant à la ferme, elle décida de travailler encore plus, elle fit des heures supplémentaires et envoya le peu d'argent qu'elle gagnait en plus à son enfant.Quelques années après, son patron la força à l'épouser, elle ne pu refuser. Lui, voulait un enfant mais ils n'arrivaient pas à en avoir. Après avoir essayer plein de remède et au file du temps il se mit à la battre. Puis un jour, elle lui avoua toute la vérité sur un coup de tête, qu'elle avait déjà un garçon qui avait 6ans maintenant, qu'elle allait le voir de temps en temps, que c'était la raison pour laquelle elle ne voulait pas l'épouser et que c'était de sa faute à lui s'ils n'arrivaient pas à en avoir.Il fut surpris mais il ne lui en voulu pas, il décida d'adopter l'enfant comme son fils.


Boule de Suif.



Cette nouvelle se passe pendant l'hiver 1870-1871, durant la guerre Franco prussienne.
La ville de Rouen est donc envahi par les Prussiens.
Pour fuir aux Prussiens dix personnes vont s'enfuir via la diligence de Dieppe.
Dans cette Diligence se trouuve : un couple de commerçants, un couple de bourgeois, un couple de noble, un démocrate, deux religieuses et Boule de suif.
Malheureusement le voyage est plus difficile qu'ils ne le pensaient, la faim se fait sentir mais Boule de Suif a pensé à prendre des provisions.
Par la suite un arrêt va se faire dans une auberge de Tôtes qui est occupée par les Prussiens. Le lendemain on leur annonce qu'ils ne partiraient pas tant que Boule de Suif n'aura pas couché avec l'officier Prussien. Or Boule de Suif refuse de coucher avec ce prussien. Les autres voyageurs sont tous choqués dans un premier temps, puis l'ennui commence à les atteindre, alors ils commencent à faire pression sur Boule de Suif.
Boule de Suif finira par allé coucher avec ce Prussien.
Elle finira son voyage en pleurs.

Contexte historique de "Boule de Suif.


Maupassant écrivit cette nouvelle dans le courant de 1879, elle sera rendue publique que en 1880.
La nouvelle se situe en pleine guerre Franco-prussienne. Cette guerre débute le 19 juillet 1870, par une déclaration de guerre de la France à la Prusse et prend fin le 29 janvier 1871.
Rappelons le contexte de cette guerre.
La guerre oppose la France et les états Allemands coalisés sous l'égide de la Prusse.
Lors de la déclaration de Guerre, tout paris se rassembla au palais des Tuileries et se disait près pour une guerre. « Nous sommesprêts, archiprêts, la guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soladats. », de Edmond Le bœuf, Maréchal de France.
Elle se terminera par une défaite pour la France mais une grande victoire pour les Allemands,
qui profite de cette situation pour s'unret en un Empire Allemand.


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